Virilio l’avait montré : le pouvoir contemporain impose sa loi par la vitesse (dromologie).
Barbara Adam complète : le temps, ressource invisible et inégalement distribuée, est devenu champ de bataille politique.
Parler de « guerre du temps », c’est montrer que la domination contemporaine ne se limite pas à contrôler des territoires ou des corps, mais impose ses logiques par la vitesse et la temporalité. Deux penseurs éclairent ce champ : Paul Virilio et Barbara Adam.
La vitesse n’est pas neutre : elle sert la mégamachine, produit des crashs généralisés et marginalise les « lents ». De Virilio à Mumford, Han ou Arendt, la critique de l’accélération révèle une stratégie globale de domination et de désencastrement technologique.
La réflexion de Paul Virilio sur la vitesse comme outil de contrôle éclaire la dynamique profonde de la modernité technologique : celui qui maîtrise la vitesse maîtrise l’espace-temps social. Cette logique, identifiée dès l’origine de la mégamachine (Mumford, Schleider), s’est radicalisée à l’ère des GAFAM, des marchés financiers et des États autoritaires.